Femme Marbrée

Il est de ces heures où le corps s'emmure,
Se durcit comme la pierre, se fige dans la douleur.

La peau se marbre.

Derrière les veines saillantes, la vie, emprisonnée.
Un chemin âpre et lent, âcre et violent.
Le ventre qui se colle en un baiser glacé.
Les doigts crispés s'agrippent aux minutes interminables.
Résignation muette d'un cri que personne n'entend.

Et puis un jour, un souffle, issu d'un frémissement.
La matière se libère. Elle vole en mille éclats.
Une force colossale, pleine d'élan et de joie.

La pensée s'affranchit, caracole et s'élance, fait fi de toute barrière.
Rien ne peut la contraindre. Une nouvelle naissance, une énergie, solaire.

Inépuisable.

Ecrit par Isabelle Canard