Art Musical

Ta voix lancinante et profonde
M’amène au crépuscule du monde,
Au matin de ma vie et à tout ce qui gronde…
Où que j’aille, des lieues à la ronde,

Ce sont tes croches qui m’accrochent
Ce sont tes notes qui m’écorchent

Que dire alors de tes silences ?
Car si tes silences, si tes soupirs me lancent
C’est que mes fantômes, tu les réveilles
Et que mes fantasmes, tu les révèles.

Ta voix m’éclaire, éclate mon âme
Ta voix est claire, ma vie réclame
D’entendre encore tes chants divers,
Toi qui ordonnes l’univers !

Lumière de mon existence,
Je t’ai suivie avec constance ;
Je t’ai liée, pincée, frappée,
Jouée, soufflée, dansée, épiée,
Toi qui as su me dérider,
Mais je n’ai pu te posséder.

Moi qui voulais en toi me fondre,
Ah ! Que de larmes et que d’émois
Et que de mois à me morfondre !
C’est toi qui t’es jouée de moi,

Me soufflant des airs délicieux,
Pianotant de mon âme aux cieux,
Sonnant mes cordes avec humour,
Battant mon cœur avec amour.

Je ne suis donc que l’instrument de la musique.

Texte de : Mariéva Chalvin
Décembre 2011, pour l’exposition « Art musical »